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Antoine Petitteville (Les Cousines) : “On fait du sérieux sans se prendre au sérieux”

En un an et demi, Les Cousines ont fait leur place dans le paysage de la communication locale avec un ton décalé et une approche sans filtres. Derrière ce nom intrigant, trois associés passionnés qui cassent les codes du métier. Rencontre avec Antoine Petitteville, cofondateur, pour qui entreprendre, c’est avant tout une histoire de liberté, de proximité… et de barbe bien taillée.

Peux-tu nous raconter comment est née l’aventure Les Cousines

Tout a commencé à la fin de notre alternance, avec Lucas – qui est mon cousin – et Pascal, notre responsable de l’époque. Il n’avait pas les moyens de nous embaucher tous les deux, alors il a lancé une idée un peu folle : monter une agence ensemble. On a pris deux mois pour réfléchir, peser les risques, faire des prévisionnels. Et en novembre 2023, on s’est lancés. Aujourd’hui, on ne regrette pas une seconde.

Qu’est-ce qui vous a convaincu de tenter l’aventure ?

Trois choses principales : d’abord, une super entente entre nous. On avait l’habitude de bosser ensemble en alternance, et avec Pascal, on avait déjà une dynamique. Ensuite, nos compétences complémentaires : Lucas sur le graphisme, moi sur le web, et Pascal sur le conseil et la stratégie. Enfin, l’envie de faire quelque chose qui nous ressemble, avec notre personnalité et notre vision.

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Tu te destinais à la communication dès le départ ?

À l’origine, j’ai un parcours en économie et droit. Je voulais un métier avec du contact humain, car j’aime échanger avec les gens. J’ai fait un premier stage en communication interne chez ExxonMobil [multinationale pétrolière et gazière, N.D.L.R], et là, ça a été le déclic : j’ai kiffé la com’ ! On faisait de tout, c’était hyper varié. Du coup, je me suis orienté vers un master en management des commerces internationaux, option marketing, suivi d’un deuxième master en expertise digitale à l’ISD Flaubert, à Rouen.

Ce stage chez ExxonMobil t’a vraiment marqué ?

Oui, ce premier stage a été déterminant. C’était une entreprise internationale, j’ai bossé avec des Américains, fait de la traduction, du montage vidéo, de la photo, de la création de cartes…  En six mois, j’ai tout vu, et j’ai même été prolongé un mois en intérim pour finir une mission. Ce stage, pendant mon premier master, m’a montré à quel point ce domaine était riche et stimulant.

Tu savais déjà que tu voulais entreprendre ?

Franchement, je l’ai su au moment où on a créer l’agence ! (rires) Plus sérieusement, ça s’est fait naturellement. À la fin de notre alternance, avec cette proposition de Pascal, on s’est dit que c’était le bon moment pour tenter l’aventure. On a pris le temps de réfléchir, parce que se lancer dans l’entrepreneuriat, c’est un gros pas, mais une fois qu’on a décidé de foncer, ça a été une évidence.

Quels ont été les plus grands défis au début ?

Le plus gros défi, c’était de trouver des clients et de se faire connaître. Le deuxième souci, c’était la paperasse administrative : des galères en chaîne, entre les retards et les erreurs. Pascal nous a bien aidés à naviguer là-dedans, et avec un peu de persévérance, on s’en est sortis.

Comment répartissez-vous les rôles entre vous trois ?

Chacun a sa spécialité : Lucas au graphisme, Pascal au conseil et stratégie, et moi au web. Pour l’administratif, on met tous la main à la pâte, même si Lucas gère un peu plus la facturation. La partie commerciale, c’est souvent moi, mais on pilote l’entreprise ensemble. Pascal apporte aussi son expérience pour les grandes décisions.

L’agence a une identité forte et un ton décalé. D’où vient le nom?

C’est parce qu’on est décalés que le nom et le ton le sont aussi. À l’époque, Pascal nous appelait « les cousines de la com », et on a trouvé que ça collait parfaitement. Ça reflète notre envie de proximité avec les clients, comme une famille. On veut que les gens se sentent bien avec nous, qu’ils rejoignent la famille des Cousines.

Quels types de projets vous passionnent le plus ?

Ce qui nous éclate, c’est de gérer un projet de A à Z pour un client, surtout pour des créateurs d’entreprise. Partir de la charte graphique jusqu’au site internet, en passant par la stratégie de communication. Ça permet de créer une vraie proximité, d’apprendre leur métier, et d’apporter une vision globale.

Qu’est-ce qui fait, selon toi, votre différence ?

On mise sur l’humain et un brin d’audace. On ne se contente pas d’envoyer un devis par mail, on propose toujours un rendez-vous pour comprendre les attentes et créer un lien. Et puis, quand on débarque à trois – dont deux grands barbus et Pascal avec son expérience – pour représenter « Les Cousines », ça surprend, mais ça marque les esprits !

Qu’est-ce qui change entre être salarié et être entrepreneur ?

On pense beaucoup plus à l’entreprise, même en dehors des heures de travail. J’ai des idées sous la douche ou devant une série. C’est plus de liberté, mais aussi plus de pression, parce qu’on bosse pour nous et pour les associés.

Quelles qualités faut-il pour diriger une agence de com aujourd’hui ?

La curiosité, la rigueur et la créativité. Il faut voir plus loin qu’un brief, avoir un côté un peu « foufou », tout en restant carré. Aujourd’hui, les gens veulent du naturel, du décalé, mais du sérieux.

Comment tu nourris ta créativité au quotidien ?

Je fais beaucoup de photos, j’écoute de la musique, je regarde des séries. Ça me vide l’esprit, et c’est là que je suis le plus créatif. Et puis, discuter avec Lucas et Pascal, même sur des idées absurdes, ça donne souvent des concepts qui marchent.

Un projet dont tu es particulièrement fier ?

Celui avec le théâtre Le Normandy. On est partis d’un simple logo, et aujourd’hui, on gère leur site internet et on travaille avec leur association. C’était notre premier gros client, et on a construit une vraie relation de confiance.

Quel conseil donnerais-tu à un étudiant qui rêve de créer son agence ?

Aie confiance en toi, sois curieux et imagine ton futur sur les trois premières années : comment trouver des clients, te vendre, survivre financièrement. Entoure-toi bien, et si t’es motivé, fonce !

Avec le recul, tu ferais les choses autrement ?

On aurait dû communiquer plus sur nous-mêmes dès le début. On oublie parfois de se mettre en avant.

Quelle est la plus grande leçon que tu as apprise en tant qu’entrepreneur ?

Qu’il faut être prêt à tout. On apprend tous les jours, et c’est ça qui rend l’aventure excitante.

C’est quoi la suite pour Les Cousines ?

Continuer à se développer, prendre un alternant d’ici un à deux ans, et chercher plus de clients sur des accompagnements globaux.

Et le futur du marketing digital, tu le vois comment ?

L’IA va devenir incontournable, mais c’est un outil, pas un concurrent. Il faudra savoir l’utiliser.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Qu’on agrandisse la famille, avec plus de clients et, pourquoi pas, des employés !

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Dans un paysage où les agences se multiplient, Les Cousines tracent leur propre chemin, avec spontanéité, exigence et une vraie envie de faire les choses autrement. Portée par une équipe soudée et passionnée, l’aventure ne fait que commencer — une aventure à suivre de près.